Hola todos !
J’ai donc quitté précipitamment Cusco avec une bonne gueule de bois ! Je décide de partir à Arequipa. J’arrive là, dans une ville qui au premier abord semble n’être qu’un énorme bidonville. Disons qu’il faut bien 5 minutes au bus pour traverser tous ces quartiers de maisons de tôles et de terre cuite, dans un environnement sec et poussiéreux. On arrive enfin au terminal des bus et, dans le taxi, j’aperçois enfin le centre ville, qui est beaucoup plus présentable, beaucoup plus « construit ». Tout le monde me dit qu’il y a 1,5 millions d’habitants ici, mais à en croire mes yeux ébahis devant cet amas de masures entassées au porte de la ville blanche, je parierais sur beaucoup plus ! Je pose mes sacs à l’hôtel home sweet home (partenaire du home sweet home de Cusco, en plus vieillot et moins souriant aussi !) et je pars à la découverte de la ville et notamment de sa Plaza de Armas. Une magnifique place avec une cathédrale immense et toute immaculée. Ouah, ça en jette directement. Y a des petits bars-restos en terrasse sous les arches qui dominent tout ça et je me pose là cash pour réfléchir à mon programme dans le coin, sous un ciel bleu et un soleil de plomb. C’est tranquillou et j’ai du mal à décoller, mais il faut que je prenne quelques billets d’avion et que je prévois de partir demain pour le Colca Canyon parce que comme d’habitude, je ne veux pas rester en ville !!! Voilà, tout est fait, et pour ne pas être en reste en soirée, je fais connaissance avec Mika, un français qui vient de faire du chamanisme dans le Nord Pérou, à base de cérémonie d’Ayahuesca et tout. Discussions super intéressantes sur la plante, toute la cérémonie, la préparation et les réponses qu’elle peut t’apporter ! Quelle expérience !!! Je suis tenté, vraiment, mais j’ai peur !!! En tout cas, bon vent à toi l’ami, je te souhaite de poser tes pieds sur ce nouveau chemin et d’y trouver tout ce que tu cherches ! Salut ! Moi, je vais me contenter de relire la prophétie des Andes de Redfield!!!
Bon, je décolle pour Cabanacondé et le Colca Canyon. Y a Christina et Ritchy dans le coin ! Dans le bus, déjà, je suis confronté aux soi-disants guides qui font plus office de contrôleurs. Et ouais, y a un spot en particulier ici, la cruz del condor, où tu peux tranquillement observer le vol de ces fabuleux oiseaux. Mais faut payer !!! Sauf que dans le bus, les contrôleurs me demandent de payer pour tout le canyon. Euh non, je ne paierai pas, désolé ! Pourquoi alors, ils ne me font pas payer au départ du bus à Arequipa ??? Bref, le mec me force la main. Ok, je vais payer, mais tu me donnes ta carte de contrôleur, ton nom et tout. Ils commencent à me courir sur le système ici, vraiment ! Bon, j’ai mon bolleto touristico et je suis bien content avec ça !!! La technique ici, c’est d’attendre de voir où vont les touristes et quand c’est bien fréquenté, ils décrètent une loi qui t’oblige à payer l’accès au site ! Bonne politique, vraiment ! Pour aller marcher dans le canyon, franchement, je vois pas bien l’utilisation qu’ils peuvent faire de cet argent, surtout que le canyon est plein de bouteilles plastiques vides, jetées en pâture ici pour je ne sais pas quel régime alimentaire. Et y a même pas une poubelle ! Par contre, y a bien quarante contrôleurs et je pense que quand ils ont fini de payer ces gens-là avec l’argent du bolleto, bah il reste plus grand-chose pour les populations locales. Encore un système qui se mord la queue. Heureusement que c’est joli le Pérou, sinon, je me casserais aussi sec ! Bon, une bonne chose, enfin, je retrouve Christina et Ritchy. Journée péinard, à marcher jusqu’au mirador pour avoir une vue d’ensemble sur le fond du canyon. Très très chouette. Je repère les chemins et les chiens qui sont dessus aussi. Je suis à la limite d’acheter une fronde ! Soirée tranquille, mais Ritchy a pris une bonne insolation et du coup, ils ne savent pas trop si ils vont aller dans le canyon demain. Surtout qu’en cherchant un peu de renseignements dans le village, je sens cette indifférence profonde envers nous, pour répondre à nos questions. En clair, on a plus de questions après avoir interrogés les agences locales qu’avant. C’est décidé, demain, je profite de mon bolleto pour aller voir les condors et je déciderai de la suite des évènements au retour. Ca permettra à Ritchy et Christina d’y voir plus clair également.
Donc, le lendemain, c’est parti pour aller plonger mes yeux dans les ailes de ces magnifiques oiseaux de plus de 2 mètres d’envergure. Pour y aller, j’utilise un camion benne, sorte de bétaillère où tout le monde s’entasse. Quelques petites discussions et blagues avec les locaux et ça y est, nous sommes sur site. La vue du canyon, ici, est formidable et les condors se montrent avant que les bus de touristes se pointent. Parfait, je vais rester ici deux petites heures, histoire de mitrailler un peu, et je me sauve par le premier bus. Mais, mes amis sont partis vers d’autres contrées : marre de dépenser leurs sous dans cette bourgade et je suis bien d’accord. Allez hop, direction Arequipa, je vais pas rester ici. J’ai vu le canyon et les oasis qu’il y a au fond. Toutes façons, j’irai dormir dans les oasis plus tard, à Huacachina où je vais retrouver Steph après les Galapagos !
A Arequipa, j’ai franchement pas envie de poireauter jusqu’à l’heure de mon avion. Je décide donc de prendre un bus pour Corire, un petit village à 3 heures de bus dont le Lonely Planet n’accorde qu’une dizaine de lignes, consacrées à son site Toro Muerto, un site de pétroglyphes en plein désert ! Ouais, ça me branche, un peu de liberté, d’espace et de vie locale non polluée par les bolletos !!! Et effectivement, déjà dans le bus, je suis le seul gringo et quand j’arrive dans le village, c’est super bonne ambiance. Petit tour de marché pour acheter mes tomates, avocats, fromage et pain. Et un chapeau aussi, parce que ça cogne ici et j’ai le nez, le front et la nuque complètement cramés maintenant !!! C’est vraiment génial, tout le monde s’arrête, j’arrive pas à partir dans le parc. Les gens veulent tout savoir. Qu’est ce que je fais ici tout seul ? Conversations, rires. Cool, l’âme du Pérou à 3 heures d’Arequipa !!! Merci à Afrein, le gardien de banque avec qui je vais passer facile 2 heures à discuter des conditions de vie ici, les spécialités locales, les cultures, la famille. Son sourire fait plaisir. Ils me demandent si je veux sa casquette à la place de mon chapeau. Je lui dis, ouais, mais je la prends que si tu me donnes tout l’équipement, gilet pare-balles et flingue compris !!! Ca aurait pu être rigolo de me ballader en vigile en ville !!! Bref, je trace à Toro Muerto et là, c’est le désert quasi lunaire. Des pierres de partout au milieu d’un espace de plusieurs km² et je suis seul ici ! Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé comme ça. Moments d’évasion, moments de liberté et moments de réflexion. Je vais rester ici 5 heures, sous le soleil assassin avec la vue sur des immensités vierges et, en contrebas, le village et les montagnes colorées environnantes. Mais y a pas mal de poussière dans l’air tellement c’est sec ici, alors les photos ne donneront rien ! Super moment.
Voilà, je vais pouvoir partir du Pérou en ayant senti plein de positif ici. Retour à Arequipa, il est temps de faire mes sacs. Je reviendrai ici, disons, que j’aimerais bien me faire un trip Equateur, Colombie, Nord Pérou sur 2 ou 3 mois, ça doit bien valoir le coup, à la recherche d’authenticité. Mais là, je n’ai pas le temps, je dois mettre mon ordi de plongée sur le dessus de ma maison d’itinérant. Parce que ça y est, demain j’ai rendez-vous avec le Pacifique et ses habitants, les iguanes, les tortues, les pingouins, les otaries, les multitudes d’oiseaux, et peut-être, si j’ai de la chasse, les requins marteaux et les raies mantas. Plus de 4 mois maintenant que je n’ai pas mis de bouteilles sur mon dos (juste des petites dans mes mains, mais y avait pas d’air dedans !) et que je n’ai pas fait de bulles dans cet élément qui est le mien, l’eau. Retour à ma méditation à moi. Que du bon les amigos. Mais je vous raconte ça au prochain article. Le prochain et peut-être le dernier parce qu’il faut voir la réalité en face. Je ne suis plus exactement dans une dynamique voyage maintenant, mais plutôt dans une dynamique vacances. Ca a du bon aussi. Voilà, le Pérou c’est fini et je ne vais pas trop écrire sur le sujet, simplement parce que je pense avoir vu que la superficialité de ce pays, que les sites incontournables. Je ne suis pas enchanté, ça vous l’aurez compris. Je suis surtout déçu par les gens, en général. Ce que c’était bon la Bolivie, si je dois comparer (mais j’aime pas ça !!!). Enfin, ce qui est rassurant, c’est qu’il y a un vrai potentiel ici, c’est sûr. Alors, à la prochaine amigos peruvianos ! Je ne fais pas une croix sur ce pays !
A tout bientôt tout le monde, je reprends le clavier quand j’aurais les mains sèches.
P.S. : j’ai consulté les sismologues et il m’ont dit qu’ils prévoyaient un séisme de force 7 sur l’échelle de Richter dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier sur Grenoble !!! A bon entendeur, ça va me faire vraiment vraiment plaisir de revoir vos bouilles ! Et Clownax, je requiers fortement ta présence, por favor !!!