Roadbook illustré sur un tour du monde austral
Hola amigos !!!
Como estais ? Parce que pour moi, ça va, mais ça va vraiment fort. J’ai une pêche olympique !!! C’est sûrement l’Argentine qui me fait ça. Bon, faut dire que je viens de passer une petite semaine dans un lieu magique . Et j’ai pas été déçu, mais alors pas du tout !!! Ce que j’ai vécu ici m’apparaît comme un accomplissement, un rêve réalisé, à la limite de tout ce que je pouvais espérer. Boom dans ma tête, mais je vais pas m’enflammer maintenant, ça arrive dans les lignes qui suivent… Enfin, la photo d’introduction est lourde de sens, non ? Puerto Madryn et la péninsule Valdès m’ont propulsé dans un autre monde : un monde animalier très particulier, très cher à mes envies !!!
J’arrive à Puerto Madryn après une nuit de bus depuis Bariloche où j’avais déjà passé des moments fabuleux !!! Mais Puerto Madryn était une destination phare de l’Argentine, voire de tout le trip pour moi. Bon, je prends mes quartiers dans un petit hôtel super sympa, super accueillant, El Gualicho. Nickel !!! Dès le lendemain, location de vélo pour faire les deux sites de proximité de la ville : Punta Loma pour voir les lions de mer et la Dordillera pour mater les baleines. En tout, ça fait quelques chose comme 70 km, ça paraît simple sur une journée de 10 h, surtout que les vélos qu’ils proposent à l’hôtel ont l’air d’être des VTT en bon état et pas trop lourds. Le gérant me dit : « t’es sûr que tu veux tout faire dans la journée parce que généralement, les gens ne font qu’un site par jour !!! » Vas-y, fais péter le vélo : 70 km dans la journée, quand même. Sauf que c’est un chemin de sable avec quelques lignes droites en faux plat montant sous un vent de face de débile. J’insulte Eole tout le long de la route, j’ai les roues qui s’enfoncent jusqu’à la jante, la galère. C’est tout tranquille ici, y a des chevaux sauvages qui s’approchent de moi à chaque fois que je m’arrête. Et depuis tout petit, je sais pas pourquoi, mais je me méfie des chevaux, j’arrive pas bien à les comprendre eux ! Bon, là, je laisse faire. Ils sont tout paisibles, ils viennent se faire caresser dans l’espoir peut-être que je leur donne à manger. Mais j’ai rien, désolé. Petit moment tranquillou de réconciliation avec eux ! Allez, je trace, faut que j’aille payer mon entrée au parc pour voir les lions de mer ! Bon, j’arrive devant les lions de mer, en fait, ce sont des otaries à crinière, exactement les mêmes qu’en Namibie (juste pour dire qu’on n’a pas vu de phoques en Namibie, mais bien des otaries à crinières !!! A rectifier, donc !). Là, je suis tout seul et c’est le panard complet. Ca va durer 5 minutes parce que dans la foulée, y a deux voitures qui se pointent, des fainéasses de français qu’ont pris un taxi, vérole !!! Pis ça fait du bruit le touriste français, garanti !!! Bon, je fais quelques photos et je reprends la route, parce que je suis pas en avance moi dis donc !!! Sauf que sur la route, le vent a changé de direction et je me le reprends en pleine face, le chacal. Même dans les descentes, il faut que je pédale. Je commence à douter de mes capacités de tout faire dans la journée. Surtout que sur la route, y a des plages désertes de 2 à 3 km où les baleines viennent nager à moins de 50 m du bord. C’est l’occasion pour moi de prendre un premier contact avec ces animaux énormes. Ce sont des baleines franches australes avec des verrues blanches sur la gueule qui mesurent jusque 18 m et peuvent peser jusque 50 t !!! Autant dire que c’est impressionnant et j’ai déjà envie de me foutre à poil et de me mettre à l’eau avec elles. Mais bon, l’eau est à quoi, 10, 12 °C peut-être. Impossible pour l’instant et puis la taille de l’animal reste une énigme plutôt dissuasive jusque là !!! Bon, je rentre finalement à l’hôtel après 3 h 30 de ballade, je mange et je fais une sieste, j’en peux plus. Mais, hors de question d’abandonner ici : je vais jusqu’au bout et c’est parti pour le deuxième site. Même genre de chemin, même vent, sauf qu’il y a trente mille chemins et que je me paume en pleine pampa à me faire parfois courser par les clébards. Je déclare forfait. Je trouve un spot sur la côte et je me pose là une petite heure à regarder les baleines jumper, souffler avant de repartir vers l’hôtel tranquillement !!! Il avait raison Francesco !!! La preuve par l’exemple !!! De retour à Madryn, il fait quasiment nuit, je rends le vélo et pars direct à la recherche d’un centre de plongée parce que j’ai pas fait le déplacement pour rien !!! Je suis là pour mettre la tête dans l’eau avec les baleines, tout le monde a compris !!! Bon, ici, rien de concluant, c’est interdit, je peux perdre ma licence, bla bla bla !!! Ah OK, c’est interdit. Et les 20 bateaux qui partent tous les jours pour croiser les bestioles à moins d’un mètre, c’est autorisé ça ? Ouais !!! Ah bon ! Bon, je sors pas complètement bredouille du centre : j’ai une adresse un peu plus discrète où y aurait une ouverture moyennant finance, bien sûr !!! Tout se paie dans ce bas monde !!! Sauf que c’est sans compter le vieux rhume qui va me clouer au lit pour deux jours avec 39 ° de fièvre. C’est clair que je peux pas plonger dans cet état. Alors, je prends mon mal en patience et tous les jours je m’accorde une petite marche peinard sur le ponton de la ville où je vais rester au moins deux à trois jours pour voir le spectacle « baleinal ». C’est tout en sauts, en souffle, en ballets de queues et de nageoires, enfin, c’est magique quoi !!! Et ça commence à m’exciter sérieusement !!!
A Madryn, les arbres morts sont sculptés. C'est sympa, non? Une bonne idée pour les gestionnaires d'espaces municipaux, non?
Quand la forme revient, je me décide à partir pour la péninsule Valdès. Là, c’est plus tranquille : y a que 200 habitants dans le village de Puerto Pyramides et quelques clubs de plongée aussi !!! Bon, je suis un peu dégoûté quand j’arrive là-bas parce qu’il n’y a aucune agence de location de voitures. Que des vélos. La péninsule, faut savoir que c’est au minimum 200 km de routes, enfin de chemins. Tant pis, je vais faire un peu la côte à pied. Toutes façons, ici, tout se ressemble. C’est une côte de falaises entourant un milieu de steppes, voire désertiques. Les points de vue du haut des dunes sont à couper le souffle surtout que dans les différentes baies, à moins de 50 m de la côte, tu peux encore observer les baleines dans tous les sens. Valdès est la zone de reproduction et d’allaitement des petits baleineaux. Quand je dis petits, je pense qu’ils font déjà bien 2 tonnes à la naissance et ils s’enfilent à peu près 150 litres de lait par jour !!!. Bon, je vais pas donner les détails pour la plongée, enfin, pour le snorkelling, mais rendez-vous est pris pour le lendemain et j’ai l’adrénaline qui commence à me monter au cerveau !!! J’ai posé mes affaires dans une pension familiale un peu cradoc, mais très sympa et pas chère (va falloir que j’économise, maintenant !!!). Donc, le soir, après cette ballade et la mise au point définitive pour les baleines, je mange un bon asado de jeune mouton avec des bons vrais patagoniens. Tout en espagnol. Ca vient, ça vient !!! Trop bon. J’ai un peu peur : y a pas d’assiettes, c’est tout avec les mains et la salade de pommes de terre est servie dans un saladier avec une cuillère pour tout le monde, la même !!! Putain, je fais gaffe : hors de question d’être malade pour demain !!! Mais bon, un grand merci à Mabel et Umberto pour leur accueil, c’était bien roots, mais c’était super bon !!! Et puis, il me faut un peu de bière pour m’endormir, parce que je n’arrête pas de penser à demain !!!
Ca y est, il fait jour, c’est le grand jour !!! 11 h 30, rendez-vous. La combinaison intégrale est sur mon dos, j’embraque avec Sandra, Séb et leurs deux petites louloutes Maela et Laila !!! (j’écorche pas trop ???). On va commencer par spotter quelques baleines qui sautent ou qui flemmardent à droite à gauche. Et puis, c’est le moment. C’est MAINTENANT ! Allez, tous à l’eau, la première baleine nous attend. On s’approche, 10 m, 5 m, 2 m. STOP !!! Elle ne bouge pas. Elle est énorme, je flippe à mort. Si elle bouge, qu’est ce qui se passe ? Et elle finit par bouger !!! Mais, c’est pour se casser !!! Bon, on remonte sur le bateau ! Ca promet, c’est juste incroyable d’être là, seuls au monde, loin de toute vie humaine, juste entourés de bestioles de 30 à 50 tonnes. Allez, on passe à la suivante. Et c’est une jeune baleine. Un peu plus petite mais qui paraît vouloir jouer. Autrement dit, c’est plus risqué parce qu’elle tourne autour de nous et on voit sa queue nous passer à moins d’1 mètre ! La vache, quand ça pousse ça, tu te sens tout petit. Dans le remous, derrière, tu sembles être un peu comme une feuille OCB en plein vent !!! Quelque chose comme ça !!! Bon, allez, on sort de là, elle commence à s’exciter un peu !!! Et puis, moi, je prends confiance et je commence à me faire rappeler à l’ordre en espagnol parce que je suis trop prêt. OK, pardon !!! Désolé, mais j’ai envie quoi, de voir quoi !!! Bon, on retourne sur le bateau. Un dernier essai ? Bah tu m’étonnes !!! Cette fois, c’est un beau bestiau et elle a l’air plutôt calme !!! On se met à l’eau. Et là, ô surprise, en fait, elles sont deux !!! Et elles vont se laisser tranquillement mater pendant près de vingt minutes. L’apothéose !!! J’en reviens encore pas. Enfin, disons que c’est juste maintenant, soit 3 jours après que je prends conscience de l’ampleur de la situation !!! Merci la vie et merci à mon père et à ma mère de me l’avoir donnée !!! Prochainement, je mettrai le petit film en ligne pour que tout le monde profite du spectacle. Ce serait salaud de garder tout ça pour moi !!! Après ça, puisqu’on n’allait pas s’arrêter là-dessus, on a fini par aller nager avec les otaries. Toutes joueuses. On est resté une petite heure avec elles malgré l’eau gelée. C’est une expérience unique en son genre mais j’ai plus de mots pour raconter tout ça. Y a un film aussi là-dessus mais j’ai pas eu le temps de tout assembler. En tout cas, je peux vous dire que c’est du haut niveau de vécu. Je suis pas prêt d’oublier ça. Et j’ai pas besoin du film pour garder toutes ces images au fond de mon cerveau !!! Et merci à Séb et Sandra d’avoir partager ça avec moi !!! Je pense que vous êtes aussi en train de réaliser la chance que vous avez eus, tout comme moi, d’être montés à bord de ce bateau !!! Bon voyage à vous !!! La vie est belle, non ?
Salut à tout le monde. A tout bientôt.