Roadbook illustré sur un tour du monde austral
Salut,
Nous sommes le 29 octobre 2016 et je sirote une bière devant le lac de Pokhara, en contemplant le coucher de soleil! Encore une jolie journée passée au Népal! Ici la vie glisse sans laisser de traces... Tout est paisible, il fait bon vivre et tout sent la vérité : les sourires, les regards des gens. Pas d'a priori, pas de jugement, un monde hétéroclyte qui se mélange dans la plus parfaite et la plus sereine harmonie. Et je ne parle pas que des hommes : chiens, poules, vaches, chèvres, et consorts font bon ménage ici, au coeur de Pokhara. Le soleil est maintenant tombé et les nuages se posent doucement sur le lac. L'impression d'être plus près du ciel. Est-ce le ciel qui est plus bas ou nous qui sommes plus hauts? A réfléchir!
Demain, je m'évade dans le massif des Annapurnas, jusqu'au camp de base. Je suis assez excité, mais en même temps très détendu, à l'image du quotidien de cet épisode népalais.
Je suis donc parti de Paris samedi dernier, après une soirée mouvementée avec mon Coco! Les vols successifs ont été tumultueux avec Air China (beurk!!!) et toute sa rigueur chinoise!!! Trop cadré pour moi! Et pas très confortable pour le coup! L'arrivée à Katmandou s'est faite en douceur, sans encombre et illustrée de tous ces népalais souriants (douanière comprise!!!).
La ville de Katmandou est vraiment easy going et le break avec ma vie française est instantané. Accueil tout tranquille et je me sentais vraiment hyper-actif dans les premières heures! Mais je me suis vite calmé : dans ce sens-là, les habitudes reviennent vite!!!
Par contre, comme la plupart des capitales asiatiques, et notamment à l'image de Bombay, énormément de bruit, de poussières, une densité incroyable et beaucoup de pollution : port du masque obligatoire, c'est triste! L'état des routes est désastreux et le trafic est plus que saturé!
J'ai rencontré Chapaigan, un jeune népalais de 25 ans (Merci Ele!!), guide local! Il m'a conduit jusqu'au site de Namobuddha, dans la vallée de Katmandou, sur sa moto!!! Un périple de 4 h aller-retour, sans casque (c'est pas obligatoire pour le passager là-bas et j'en avais pas prévu dans mon sac!!!) dans un capharnaüm motorisé sans nom et sans règle! Quelques frayeurs mais rien d'inhabituel dans le contexte népalais. Piétons, vélos, tracteurs, voitures, bus, camions, charrettes se doublent et se croisent aux doux sons des klaxons! Je faisais pas toujours le fier, mais j'avais pleine confiance en mon pilote. Arrivés sur le site, un temple bouddhiste qui surplombe toute la vallée, nous avons tenté de profiter du paysage (mais Paris n'a rien à envier à Katmandou en terme de couverture grise : la masse nuageuse salasse est permanente et on voit simplement rien, même si nous sommes 1000 m au-dessus du plancher des vaches!). Du coup, grand moment de discussions sur la vie népalaise, les conséquences du séisme, le système de castes encore au goût du jour, la guerre civile récemment terminée, la situation géographique népalaise entenaillée entre les deux monstres indiens et chinois, la vie des fermiers, .... Une excellente journée de mise en bouche, toute posée, un regard sur la vie locale quelque peu en détresse, du moins en reconstruction, même si les espoirs semblent s'amenuiser du fait de la corruption ambiante. Les jeunes népalais ont cette foi patriotique et se battent tous les jours pour sortir leur pays de l'ornière et le porter sous ses plus belles couleurs! Ca fait vraiment plaisir. Aidons-les! N'envoyons pas d'argent, mais allons le dépenser directement chez eux, c'est leur salut!
Après ces deux jours d'introduction à Katmandou, j'avais envie de verdure et de calme : alors direction le parc National du Chitwan, dans le Sud du pays! Pour aller à la rencontre de quelques espèces de la faune locale. Trip tout à fait cadré avec quelques activités au programme : canoé, marche en jungle, spectacle de danses traditionnelles... Vu quelques rhinos, quelques éléphants, des crocodiles qui se dorent au soleil, beaucoup d'oiseaux magnifiques et des singes qui batifolent dans les arbres. J'aurais aimé croisé le regard du tigre, mais pour ça, il fallait s'enfoncer un peu plus en jungle et le temps m'étais compté! Mais j'ai surtout fait de belles rencontres, notamment avec ce couple de jeunes anglais, Fraya et Tim, qui débutaient tout juste leur TDM du haut de leur 19 ans! Souvenirs, souvenirs!!! Et puis ces deux chicas espagnoles, Sara et Chris, qui m'ont retracé leur trek du tour des Annapurnas avec des étoiles plein les yeux et beaucoup de conseils à suivre. Moi qui avais peur de me lancer vu l'état de mon genou : cette discussion a été plus bénéfique qu'une session d'infiltration! Suerte amigas!!!
Bref, je quitte cet endroit pour atteindre l'objectif principal de ce voyage et l'air pur des montagnes. Direction Pokhara par le bus (200 km = 8 h) avec une petite panne de 2 h en prime : de l'huile de notre moteur partout sur la route!!! Juste le temps de prendre quelques photos de certaines espèces motorisées rencontrées dans ce beau pays.
Me voici donc à Pokhara, où je vis en solitaire, à marcher plus de dix bornes par jour, à me perdre dans le dédale des rues ornées de câbles électriques entremêlés (le bordel pour retrouver le bon fil : j'aimerais pas faire de maintenance ici!!!). Mais tout ça me glisse dessus et j'oublie le bon ordre français! Je prépare mon trek tranquillement en profitant de la vue sur le lac et en buvant quelques bières. J'aime cette douceur de vivre et la bienveillance des gens du coin. Elle apparaît dans chaque regard, dans chaque discussion. Elle me remplit de joie, m'apaise, me transfère directement dans l'état d'esprit du voyage que j'aime tant.
Ca y est, le trek est défini! Je pars neuf jours marcher jusqu'au camp de base des Annapurnas. Départ de Nayapul (1000 m) et arrivée au camp de base (4130 m), le tout sur une boucle qui fait 110 km environ, mais tout ça, c'est pour plus tard!
La bise.