Hola !
Après quelques heures de bus et un passage de frontière plutôt facile, me voici en Bolivie et plus particulièrement à Tupiza, un petit village du Sud Lipez entourés de Quebradas comme je les aime.
Je prévois normalement de rester 2 jours ici, histoire de dégoter un tour de 5 jours à destination d’Uyuni et de son Salar. Ce tour de 5 jours doit inclure une petite marche au sommet d’un des trois volcans locaux (entre 5800 et 6000 m). Seulement, y a personne qui veut faire ça. Les gens se cantonnent au tour de 4 jours sans la grimpe. Je serai donc resté 4 jours ici, enfin, 3 jours et 4 nuits, pour finalement décider de partir sur un tour de 4 jours et prévoir une journée de grimpe sur le fameux volcan Tunupa depuis Uyuni.
Ces 3 jours auront essentiellement été consacrés à l’écriture pour moi et quelques marches aussi, dans les environs. Tupiza est une petite ville d’environ 20 000 habitants où la vie semble toute tranquille. Dans la rue, un peu comme à Iruya en Argentine, je sens les sourires et les bonjours moins faciles. Bon, j’arrive tout juste, je veux pas tirer de conclusion trop hâtive !!! Première soirée trilingue très concentrée, avec la rencontre de Caro et Philippe, française et québécois (Caro on se tient au jus pour les Galapagos !!!), puis dîner tranquille tout en anglais avec Asho, Lilly, Christine, Nelly et Robert (anglaise, américaine, sud africains et allemande). Après ça, je file à l’hôtel, je veux me coucher tôt, je suis mort, mais là, y a Mélodie et Agustin, un couple franco-argentin avec qui on va refaire le monde pendant quelques heures et tout en espagnol. C’est cool, ça commence à venir ! Je ne peux pas zapper la description d’Alfredo, le veilleur de nuit de l’hôtel. Une rencontre inoubliable. Un mec perché à la coca, je pense, enfin aux feuilles, du moins. Le genre qui parle vraiment très vite avec la bouche constamment remplie à ras bord de feuilles. En clair, je comprends rien à ce qu’il me dit ! Le contact s’établit le premier soir, où, après le resto, bah je rentre à l’hôtel quoi ! La porte est fermée à clé, mais elle est vitrée et je vois ce qui se passe à l’intérieur. Alfredo est sur le canapé, je sais pas ce qu’il fait, mais il me voit et ne bouge pas ! Bon, je sonne, je pensais que c’était inutile !!! Alors là, j’ai droit à des grands gestes un peu d’énervement. Monsieur doit changer ses chaussettes et je dois patienter. OK ! Ensuite, il me fait signe qu’il a mal au dos et décide de se mettre un peu de pommade. Bon, la moutarde commence à me monter au nez, je poireaute dans la rue en regardant monsieur ce masser le dos !!! Il termine, cool, je vais pouvoir aller dans ma chambre. Mais non, d’abord il change de chemise et enfile une nouvelle veste ! J’hallucine ! Ca fait 20 minutes que je poireaute là alors qu’il n’a que 2 mètres à faire pour ouvrir la porte ! Bon, il finit par ouvrir et je lui fais comprendre que je suis pas très content, que j’aurais aimé éviter de faire le planton devant la porte, bla bla bla. Et là, il me sort une feuille avec des messages religieux, du style, Dieu est Amour, bla bla bla. Bon, j’explose de rire, je peux rien faire pour lui !!! Bref, un personnage haut en couleur qui va se révéler charmant tout au long du séjour ici. Faut juste que je patiente à chaque fois que je veux rentrer à l’hôtel. C’est un coup à prendre, c’est tout. Moi, j’ai le temps !!!
Donc, après une petite journée d’errance dans les rues de la ville, je pars pour une petite ballade vers la Puerta del Diablo. Un site surélevé au milieu de la Quebrada. Sauf que la gérante de la station service m’indique le mauvais chemin. Mais ça, je ne le sais pas encore ! Disons qu’en Bolivie, c’est un peu comme en Afrique Australe, les gens ont le cœur sur la main et même si ils n’ont pas de réponses aux questions que tu leur poses, ils vont te répondre quand même !!! Et là, en l’occurrence, c’est fausse piste. Une adepte du club très fermé des pistards !!! C’est quand je vais rencontrer cette famille d’agriculteurs qui m’invite à prendre un petit thé de coca avec eux que je me rends compte de l’erreur. Pas grave ! J’ai passé un bon moment avec eux, à jouer au volley au milieu du champ de maïs que le paternel laboure avec sa charrue et ses vaches, et à discuter de tout et de rien, juste passer du bon temps et rigoler ensemble. Ca fait du bien. Ca m’a un peu fait penser aux Philippins d’El Nido, en beaucoup moins bourrés. Comme partout, je crois, je sens que l’accueil rural est beaucoup plus naturel que l’accueil en ville. (pour les chiens, c’est le contraire !!!) Bref, après m’avoir dit que je me plantais de chemin, me voilà reparti vers mon point chute. C’est plus très compliqué, j’ai qu’à suivre le groupe de cavaliers et le tour est joué ! Sauf que je dois éviter quelques chiens qui me courent après ! La chianlit. C’est terrible la réaction que tu peux avoir devant des chiens menaçants. C’est une réaction complètement reptilienne parce que t’as pas une seconde pour penser. Alors tu te retournes, tu fais face et tu gueules tout ce que tu peux !!! Mais dans ces moments là, je ne reconnais pas ma voix mais alors pas du tout. Le principal, c’est que ça les tient à distance et je peux continuer à marcher tranquillement. Mais je me promets que demain, j’achète un bâton de marche et gare aux méchants toutous ! Ca servira au moins à menacer, enfin on verra. J’arrive donc à ce fameux promontoire, et là, comme d’habitude, je me pose une petite heure en pleine contemplation de cette immensité colorée ! Toujours aussi canon ! C’est tout tranquille, les cavaliers sont partis et je suis seul au monde, la face au vent et mes écouteurs dans les oreilles. Je pourrais rester des heures comme ça, mais je dois rentrer : ces moments m’inspirent pour coucher quelques mots sur le papier !
Le lendemain, c’est reparti pour 4 heures de marche en suivant la voie ferrée encore au milieu des montagnes et cactus. Je ne m’en lasse pas. C’est sec ici et les Camel spécial light locales n’arrangent rien à l’affaire. J’ai l’impression qu’elles sont plus fortes que les LB blue camerounaises !!! Si si, promis ! Je trouve un point de vue sur la vallée et les environs et je décide d’y grimper. Voilà, j’ai trouvé mon canapé pour la journée. Au programme, bah, maisons en terre, champs cultivés et montagnes de toute part. Ca le fait bien de changer de canapé tous les jours ! En tout cas, moi ça me plaît ! C’est sûr que c’est pas du confort molletonné, mais avec ce que j’ai devant les yeux, je ne peux pas me plaindre ! Le problème, ici, c’est que comme d’habitude, c’est facile de monter mais tu comprends ton erreur quand il s’agit de redescendre ! Y a des cactus partout, et la montagne est faite de terre, enfin d’argile. Ce qui fait qu’il n’y a pas un seul point d’appui fiable. A chaque fois que je descends, je me dis que la prochaine fois, je ferai gaffe en montant ! Mais non, c’est plus fort que moi, si y a un point haut, je monte et c’est tout et je gère les conséquences derrière. C’est plutôt fun, mais je termine souvent avec le cul tout rouge !
Voilà pour Tupiza, une très bonne première étape bolivienne qui laisse penser que ce pays promet, et puis c’est indécent tellement c’est peu cher ici : la nuit pour moins de 3 €, pareil pour la bouffe au resto ! Tout va bien ! Je crois que je vais rester plus qu’un mois ici et que je vais devoir encore amputer quelque chose au programme ! Et puis, surtout, la plongée me manque vraiment. Alors, c’est presque sûr maintenant que je vais craquer pour un billet Lima-Galapagos, histoire d’avoir la tête au milieu des centaines de requins marteau. Un dernier petit craquage marin avant de rentrer quoi ! Demain, c’est parti pour le tour de 4 jours et j’ai vu les photos et le parcours : je vais pas fermer les yeux du voyage je crois.
Pour la petite anecdote finale, J’ai bien failli rater le départ du tour. Pourquoi ? Bah, Alfredo, encore !!! Mais cette fois, il m’a enfermé à l’intérieur : il avait quelques courses à faire !!! Lol ! Je l’ai embrassé et je me suis cassé !!!
Hasta luego amigos. Suerte.